L’été une fois encore. La chaleur jusque dans nos pores. L’été qui change la vie et le regard. La torpeur de l’esprit. Les sens en éveil, attisés. La conscience de la vie qui coule dans les veines. Des odeurs à humer. Tout près.
L’été optique, celui de la courbe d’une épaule. Bronzée. D’une jupe qui s’agite et retombe, laissant imaginer. D’un regard cerné de mascara qui s’attarde. Beaucoup trop. De ces yeux sombres, presque éteints, qui attirent comme un astre noir. L’été pour ne plus penser. Sans trahir. Les sentiments c’est une autre dimension.
Se laisser glisser. Perdre la raison. Se taire avec sur la bouche un index qui n’est pas le sien. Des cheveux à caresser. Jusqu’à les emmêler. A s’en user les doigts. Une main qui avance par saccades sur l’épiderme moite. Brusquement frissonnant. Qui s’égare dans l’infiniment petit d’un duvet blond, d’un grain de beauté, de la chair de poule. L’été de gestes exacerbés qui cherchent, tourbillonnent, emprisonnent. Affleurent. La peau. L’été de ces lèvres à peine entrouvertes qui se frôlent. Attirantes, chavirantes, agaçantes. L’été d’un souffle qui se perd sur le pavillon d’une oreille, de dents qui mordillent, de reins qu’on redessine. D’une nuque qu’on retient. Le poids du corps. L’été du tissu, si peu, qui réplique les formes. Douces. Des paumes qui s’affleurent, indécentes, et suggèrent une autre danse.
Et puis on rentre. Parce qu’il y a le cœur. Douloureux.
Parfois je suis jaloux de tes gestes.